Par Thierry VELU, président-fondateur du Groupe de Secours Catastrophe Français (GSCF)
Ce 5 novembre, à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation aux tsunamis, je souhaite partager un souvenir qui a profondément marqué ma vie et celle du GSCF : celui du 26 décembre 2004, le jour où la mer a frappé l’océan Indien avec une violence inouïe.
Plus de 230 000 personnes ont péri, des villages ont disparu, et des vies ont été brisées à jamais. Cette tragédie a révélé à quel point nous devons mieux préparer, alerter et former pour réduire l’impact de ces phénomènes rares mais dévastateurs.
Le GSCF au cœur de la catastrophe : intervention à Phuket et en Indonésie
Quelques jours après le drame, le GSCF que j’avais fondé s’est mobilisé pour rejoindre la zone sinistrée. À Phuket, en Thaïlande, j’ai vu des plages envahies par le chaos, des familles brisées, des secours lancés dans l’urgence.
Nous nous sommes retrouvés à chercher des ressortissants français dans les chambres de l’hôtel Sofitel, à la suite de la découverte de papiers d’identité sous les décombres. La scène était surréaliste : des hôtels réduits à des amas de gravats, des sauveteurs fouillant avec espoir dans un silence de désolation. Identifier, secourir, aider, soutenir : chaque geste comptait, chaque vie retrouvée était une victoire sur l’indicible.
En Indonésie, l’ampleur des destructions appelait une réponse sur la durée : aide médicale et logistique, soutien aux autorités locales et accompagnement des populations touchées.
Vidéo : six mois après, recherches de victimes disparues
Si la vidéo ne s’affiche pas, cliquez ici pour l’ouvrir.
« Le jour où la mer a tué » : un témoignage pour la mémoire et la prévention
De cette expérience est né mon livre Le jour où la mer a tué (2005), où je relate nos interventions, nos émotions et les leçons tirées : se préparer, alerter, ne jamais baisser la garde face à la nature.
D’autres interventions face aux tsunamis
Le tsunami de 2004 n’a pas été le dernier. Le GSCF est de nouveau intervenu, notamment en Indonésie, pour acheminer du matériel, apporter un appui médical et logistique et soutenir les populations.
Pourquoi cette journée compte
La Journée mondiale de sensibilisation aux tsunamis, instituée par l’ONU, rappelle chaque année la nécessité d’investir dans la préparation : systèmes d’alerte précoce, plans d’évacuation, éducation au risque et exercices réguliers.
Être prêt, c’est sauver. Honorer les victimes, renforcer la prévention et protéger les millions de personnes exposées aux tsunamis.
Appel à l’action
- Partager l’information : reconnaître les signaux d’alerte (retrait anormal de la mer, grondement, vagues successives).
- S’entraîner : connaître l’itinéraire vers un point haut et les zones sûres de votre commune ou lieu de séjour.
- Soutenir la préparation : formation, matériel, exercices – chaque geste compte.
- Rejoindre ou soutenir le GSCF : bénévolat, partenariats, dons pour renforcer nos capacités d’intervention.








