
Lundi matin, une trentenaire a voulu, elle aussi, mettre fin à ses jours. Elle a finalement été récupérée par le Groupement d’intervention en milieu périlleux (le Grimp), détachement des sapeurs-pompiers de Paris, spécialiste de ces interventions.
Une fois par an
Selon une source proche de l’enquête qui répondait à l’AFP, ce type d’évènement "survient assez fréquemment mais il est rare que quelqu’un réussisse à escalader aussi haut". Pourtant, selon le porte-parole adjoint, les sapeurs-pompiers traitent "une fois par an le cas de suicidaire sur la Tour". "En valeur absolue, c’est trop, mais sur les 500.000 interventions annuelles des pompiers de Paris, c’est assez peu", indique-t-il. Le dernier suicide remonte à 2011. Celui d’avant à 2009. Depuis 2003, ils sont six à avoir sauté.
Les hommes du Grimp font face à ce genre de cas une fois par an environ. Ici, un des cas les plus graves de ces deux dernières années. (Attention, les images peuvent choquer) :
Intervention GREP par counterghost
Des dispositifs dissuasifs
Ces sécurités, justement, ont un pouvoir de dissuasion assez important. Du côté de la Tour Eiffel, on ne souhaite pas communiquer. "Vous comprenez que si on en parle, ça risque de donner des idées. Tout comme révéler nos dispositifs. À quoi serviraient-ils sinon?", interroge-t-on au service presse.
Les plus connus sont les plus visibles. "On a commencé à installer des rambardes et des garde-fous, explique Bernard Marrey, auteur de plusieurs livres sur la Tour Eiffel. Puis on a perfectionné au fil des années. Notamment avec un grillage montant, d’une largeur de deux mètres environ."
Ce que confirme le service communication du monument. "Nous avons installé des dispositifs de plus en plus efficaces depuis ces 30 dernières années", lâche-t-on seulement. Une tendance qui se confirme du côté des sapeurs-pompiers. "Il y a eu pire comme époque, indique le porte-parole adjoint, les mises en place de ces dispositifs ont porté leurs fruits."
Pas de risque zéro
"Tous les bâtiments hauts attirent les désespérés", témoigne Bernard Marrey. Édifice le plus haut de Paris jusqu’à la construction de la Tour Montparnasse, les 324 mètres de la Tour Eiffel font fantasmer depuis son érection en 1889. Pourtant, si l’on en croit l’écrivain, "le suicide n’était pas la première chose à laquelle on pensait quand on l’a construite".
"On a eu toutes sortes d’exploits sportifs, plus ou moins saugrenus", se souvient l’écrivain. Le cas de Franz Reichelt, par exemple, est un des plus célèbres. C’est d’ailleurs l’un des premiers évènements d’actualité filmés par Pathé. En février 1912, l’Autrichien avait tenté de mettre au point un modèle de parachute, qui s’était révélé très peu efficace. Son invention ne s’est pas déployée, le casse-cou a fait un trou de plusieurs centimètre dans le sol. Une crise cardiaque l’a toutefois terrassé avant d’atteindre le sol.